Le mythe du petit déjeuner

Je me souviens qu'adolescente je n'aimais pas petit-déjeuner, je préférais partir avec une belle pomme en poche que je dégustais pendant la récré, ce qui avait le don de rendre dingue mon père qui ne concevait pas que je puisse partir à l'école le ventre vide ! il est vrai que ce mythe est très répandu dans notre société, "le petit déjeuner étant perçu comme le repas le plus important de la journée".

Mais qu'en est-il réellement?

Pour répondre à cette question il est bon de se tourner vers la nature car n'en déplaise à certains nous sommes des animaux! or les animaux (je ne parle pas de votre chien ni de votre chat, mais vous l'aurez compris, des animaux sauvages) mangent d'une part quand ils ont faim et d'autre part lorsqu'ils ont la chance de trouver à manger, ce qui, me semble t-il, à peu de chance de faire pile 3 repas par jour. Les jours de disette, lorsqu'il n'y a rien à se mettre sous la dent, et bien le corps en profite pour faire autre chose, genre un peu de ménage ! : ce repos imposé va ainsi permettre au système digestif de se régénérer et de restaurer l'équilibre général du corps. Le foie en profite pour se purger en profondeur en éliminant les toxines qui l'encrassent, et au niveau cellulaire un mécanisme "d'autophagie" c'est à dire de cannibalisme cellulaire est enclenché, permettant la destruction des cellules défectueuses.

Si cette pratique se prolonge...

En fonctionnement normal, le corps puise son énergie du glucose circulant et de celui stocké en réserve par le foie et les muscles sous forme de glycogène.

Dans le cas d'un jeune intermittent le taux d'insuline circulant est abaissé, l'organisme va donc faire appel à son joker, le pancréas, pour qu'il sécrète une hormone, le glucagon.

Le glucagon, dont le rôle est de maintenir un taux de glycémie optimal, va, une fois les réserves épuisées, "pomper" dans le tissus adipeux les graisses stockées et les transformer en acides gras afin qu'ils puissent être utiliser comme énergie par les cellules du corps. Cette cascade de phénomènes à pour conséquence (selon certaines études), d’améliorer le métabolisme du glucose rendant les niveaux de sucre dans le sang plus stables et une meilleure sensibilité à l'insuline (associé à une alimentation équilibrée bien entendu!).

Tout comme le sport, le jeûne intermittent permet aussi d’augmenter la production de l’hormone de croissance. Cette hormone commande la croissance chez les enfants, mais également la réparation et le renouvellement cellulaire.

Enfin et toujours selon certaines études, le jeune intermittent réduirait le stress oxydatif, (vous savez les fameux radicaux libres qui petit à petit "rouillent" notre corps!) et l'inflammation.

Concrètement comment cela se pratique:

Il existe de nombreuses combinaisons, mais la plus intéressante en terme de ratio facilité/efficacité est la méthode 16/8, qui consiste à observer un jeûne de 16 heures (l'eau, les tisanes ou le thé vert non sucrés, peuvent être consommés à volonté) suivi d’une période de 8 heures où l’on peut manger.

Cette période d’alimentation dure généralement du déjeuner (12h) au dîner (20h maximum), ce qui signifie que vous sautez le petit-déjeuner. Bien que 16h de jeûne puisse sembler une très longue période, cela inclut le temps passé à dormir.

Mon point de vue sur la question:

Tout d'abord je ne suis pas une fan de mode, et le jeune intermittent (ou FASTING) est aujourd'hui très en vogue, pour preuve tous les articles que l'on trouve aujourd'hui sur la toile, cependant il est important de se rapelller d'un point essentiel : ce qui est bon pour l'un ne l'est pas forcément pour un autre! alors arrêtons d'être des moutons (oui je sais je m'emballe!). Votre corps est votre véhicule, s'il réclame le plein le matin alors faites le, au contraire si vous n'avez pas faim et bien… ne vous forcez pas à manger. Bien sur je suis la première à conseiller à mes clients un repos digestif au moins une fois par semaine et ce pour toutes les raisons citées plus haut, mais il est important et surtout plus productif, à mon sens, d'écouter les besoins et surtout le fonctionnement physiologique de chaque individu.

Si le petit déjeuner ne peut être supprimer, l'on peut choisir de jeûner plutôt le soir.

Si la personne à besoin de ses 3 repas par jour alors il est possible d'envisager une monodiète une fois dans la semaine (il s'agit de ne manger qu'un seul aliment au cour du repas, par exemple une assiette de riz nature ou de brocolis cuits à la vapeur).

Une seule journée de jeûne intermittent peut être également proposée...

En bref, faire le ménage dans sa maison, régulièrement, est indispensable, oui, mais en respectant son corps et avec un accompagnement individuel adapté.