Si on surfait sur "le" vague ? …
- v.lenfant.naturopathe
- 11 févr. 2020
- 5 min de lecture
Le nerf vague est le plus long des nerfs crâniens, il s’étend du tronc cérébral jusqu’au système digestif en passant par tous les organes viscéraux, les anatomistes et chercheurs lui attribuèrent tout d'abord le qualificatif de "vagabond" pour ensuite le nommer "vague".
[Le terme "vague" est dérivé du latin "VAGUS" signifiant "indéfini, indécis, errant".].
Même si l’on parle généralement du nerf vague au singulier, en fait nous en avons deux : le gauche et le droit !
Il s'agit d'une voie nerveuse qui relie notre cerveau aux principaux organes, cœur, poumons, muscles de la gorge et des voies respiratoires, foie, estomac, pancréas, vésicule biliaire, rate, reins, intestin grêle et une partie du gros intestin. Cette voie nerveuse envoie des informations, via les neurones, dans 2 directions opposées:
La voie afférente, il s'agit du sens corps > cerveau, les neurones afférents informent le cerveau de ce qui se passe dans et autour de notre corps.
La voie efférente, le sens cerveau > corps, les neurones efférents envoient les ordres du cerveau aux différents organes.
En ce qui concerne le nerf vague, 80% des informations transmises sont afférentes et seulement 20% sont efférentes!. Vous pouvez donc imaginer la quantité impressionnante d'informations que ce nerf transmet au cerveau et son rôle majeur dans le fonctionnement du système nerveux parasympathique.
(lorsque l'on parle du fameux "dialogue intestin-cerveau" et bien c'est de lui que l'on parle, il décrypte le microbiote intestinal et envoie une réponse adaptée, afin de réguler l’inflammation selon qu’il détecte des organismes pathogènes ou non.)
Mais voyons de plus près ce qui se passe sur le champ de bataille de nos entrailles :
D'un côté nous avons le nerf vague dont le principal messager chimique est l'acétylcholine, le frein, son rôle est de calmer l'inflammation et la réponse immunitaire.
De l'autre nous avons l'accélérateur, la branche sympathique qui régit le mode "combat-fuite" et qui s'assure que tous ses petits soldats sont prêts à lancer l'attaque.
Lorsque les cellules immunitaire détectent pour la première fois dans l'intestin la présence de facteurs indésirables (bactéries, virus, toxines…), elles envoient au GALT (un tissus lymphoïde associé au tube digestif qui héberge 70% de notre système immunitaire) un signal. Celui-ci active une réponse au stress et mobilise le système nerveux sympathique.
Les nerfs sympathiques libèrent alors un neurotransmetteur appelé noradrénaline, lui-même précurseur de l'adrénaline. La noradrénaline active les cellules immunitaires, les rendant très réactives aux envahisseurs et aux facteurs de stress. Ce système est bien entendu super important, il assure notre survie! mais il a aussi besoin pour ne pas devenir incontrôlable et fonctionner de façon optimale, de la pédale de frein: le nerf vague.
(il est un régulateur si puissant qu’il peut parfois vous faire “tomber dans les pommes” ! : Sous l’effet d’un coup de chaud, d’un effort intense, d’une émotion forte ou d’une station debout prolongée, il arrive que ce nerf soit excessivement activé.
Il provoque alors une chute de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle qui va vous faire vous évanouir : c’est le fameux malaise vagal.)
Lorsque le nerf vague fonctionne bien, il y a équilibre, notre santé est préservée par, d'une part, la stimulation de la réponse immunitaire quand elle est nécessaire et par la capacité de notre organisme a y mettre de fin quand cela n'est plus utile.
Par contre si celui-ci dysfonctionne, et bien c'est un peu comme si vos plaquettes de freins lâchaient, vous pédalez dans la semoule et le système immunitaire en profite pour s'emballer créant peu à peu un terrain inflammatoire chronique.
Bien sur le nerf vague assure d'autres rôles tout aussi importants:
=> il commande la motricité du tube digestif
=> il stimule la sécrétion des sucs gastriques dans l’estomac
=> il contrôle la satiété
=> il participe au métabolisme du glucose au niveau du foie
=> il agit sur la respiration (grâce à lui vous n'avez pas besoin de "penser" à respirer) et le rythme cardiaque
Il est donc indispensable de "chouchouter" cette autoroute de l'information qui connecte les organes et le cerveau.
Mais comment?
Tout d'abord la première et aussi principale raison d'une mauvaise signalisation vagale est une mauvaise respiration.
Respirer est le premier acte que nous réalisons lorsque nous venons au monde, une fois nos voies respiratoires dégagées par le médecin ou la sage femme, notre diaphragme se contracte, créant dans le thorax une dépression qui force les poumons à se dilater et à absorber l'air extérieur. Le nerf vague signale alors au tronc cérébral l'expansion des poumons (signe que notre mère ne nous fournit plus l'oxygène nécessaire et qu'il faut se débrouiller seul) notre diaphragme se détend et expulse l'air à travers la trachée, le nez et la bouche...initiant la première respiration!.
Si vous observez un nourrisson vous constaterez qu'en contractant son diaphragme il dilate son ventre, ce que l'on nomme "respiration diaphragmatique", la respiration naturelle.
Maintenant faites le test, placez une main sur votre ventre et l'autre sur la poitrine, détendez vous, fermez les yeux et respirez pronfondément.
Est-ce que votre ventre s'est dilaté quand vous respiriez profondément ? ou vos épaules se sont-elles soulevées pour permettre l'expansion de vos poumons?
Si vous ne respirez pas correctement, sachez que la transmission des signaux nerveux via le nerf vague perd son efficacité, pour corriger cela vous pouvez pratiquer quotidiennement des exercices de respirations ventrales:
1) asseyez vous bien droit, sans vous adosser
2) faites une expiration profonde pour chasser tout l'air de vos poumons
3) posez votre main droite sur votre poitrine et la main gauche sur le ventre
4) inspirez profondément par le nez pendant 5 à 7 secondes en gonflant uniquement le ventre
5) retenez votre respiration 2 à 3 secondes
6) expirez par la bouche pendant 6 à 8 secondes en dégonflant bien le ventre
7) bloquez votre respiration 2 à 3 secondes
8) recommencer tant que cela est confortable
Autre technique pour stimuler votre nerf vague, l'exposition au froid!
Même si la réponse immédiate d'un corps plongé dans une eau glacée est d'engager son mode survie (respiration rapide, accélération du rythme cardiaque, tremblements…), son exposition au froid pendant quelques minutes, effectuée de façon régulière, stimule de façon positive le nerf vague tout en ayant une action fortement anti-inflammatoire sur l'organisme.
Il s'agit d'une des meilleures manières de stimuler et de guérir un nerf vague dysfonctionnel, oui je sais ça ne donne pas envie, surtout en plein hiver, mais rien ne vous empêche d'y aller progressivement, en baissant peu à peu la température à la fin de votre douche quotidienne par exemple. Vous verrez au bout de quelques temps (jours?années?) vous prendrez vos douches à l'eau froide et avec le sourire en plus!
Une façon plus douce de stimuler votre nerf vague, est le chant.
En chantant vous allez activer les muscles laryngés qui reçoivent des signaux des branches laryngées supérieures et laryngées récurrentes du nerf vague, ils vont ensuite se tendre et se relâcher et ainsi produire des sons. Chanter ou créer une vibration profonde dans la gorge, grâce au son "om" par exemple, stimule par voie de conséquence, les fibres motrices du nerf vague.
Une autre méthode servant à activer le nerf vague est le gargarisme:
En se gargarisant on amène une gorgée d'eau au fond de la bouche et on se rince la gorge avec vigueur, ce qui la aussi active les fonctions motrices du nerf vague.
(Vous pouvez ajouter dans l'eau un peu de sel rose de l'Himalaya, ce qui contribuera à éliminer certaines bactéries indésirables présentes dans la bouche et les voies respiratoires supérieures)
Enfin l'activité physique régulière, le yoga, le Pilates, la cohérence cardiaque, la méditation sont eux aussi de bons moyens de renforcer votre nerf vague.

A vous de jouer!
Valérie





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